Le confinement veut toutes et tous nous enfermer dans une situation commune qui nous livre toujours plus aux logiques mortifères de la gestion et du contrôle sur une grande partie de la planète. Cette carcéralisation généralisée enferme et isole d'autant plus celles et ceux qui sont déja enfermés dans le confinement. C'est à eux que nous consacrons ce blog. Contre l'Etat, l'enfermement et la gestion. Liberté !
France, Secondigny. Alors que 83 résidents d’un Ehpad sur 86 ont été testés positifs, et que la direction a lancé un appel urgent pour recevoir des renforts “soignants et non-soignants”, les salariés en insertion de l’association “Air” à Parthenay ont été employés en renfort des soignants.
France, Tours. La direction d’un Ehpad Korian, entreprise qui gère un grand nombre d’Ehpad qui ont été très fortement touchés par l’épidémie surtout pendant la première vague, et qui a été plusieurs fois mise en cause pour son manque de souci pour la protection sanitaire des patients comme des soignants (136 millions de bénéfices nets l’an dernier), offre “un joli savon” aux soignants de l’établissement “pour leur garantir un Noël mémorable” et les remercier “les immenses efforts fournis ces derniers mois”. La presse diffuse le mail envoyé à une savonnerie locale dans lequel la direction de l’établissement demande : ” J’aimerais savoir si vous avez des produits qui ne peuvent pas être vendus, des rebus qui possèderaient quelques défauts et si vous accepteriez de nous en faire don.
France. La ministre déléguée à l’Autonomie, du ministère de la Santé, a déclaré que 1,6 million de tests antigéniques allaient être livrés aux Ehpad. Près de 1 600 Ehpad sont en effet touchés par plusieurs cas de Covid-19, soit plus d’un Ehpad sur cinq. Le ministère recommande d’effectuer chaque semaine des tests antigéniques sur le personnel, mais cela reste une recommandation, les modalités et l’organisation de ces tests étant laissées aux choix des différents établissements et aux membres du personnel. Les visites extérieures peuvent encore avoir lieu, elles aussi organisées selon chaque établissement, avec “un autoquestionnaire, strictement personnel et confidentiel rempli par les proches, avant leur entrée dans l’établissement”.
France, Noyarey (Isère). Un Ehpad perd un tiers de ses résidents suite à une contamination au Covid. 60 des 80 résidents de cet Ehpad avaient contracté le coronavirus et 24 en sont morts. Une vingtaine de salariés ont aussi été infectés. On observe une recrudescence de cluster dans les Ehpad, en lien avec la nouvelle hausse des contaminations.
France,Loche. Considéré comme le plus gros cluster de la région d’Indre-et-Loire avec 179 cas positifs au Covid-19, sur 205 résidents, l’Ehpad de Puy Gibault à Loches compte désormais 10 décès. Les personnes âgées sont enfermées depuis le 16 octobre dans l’établissement, sans aucune visite autorisée, testées et isolées dans leurs chambres. Fin octobre, l’Agence régionale de santé (ARS) avait identifié 41 clusters dans les Ehpad en région Centre-Val de Loire.
France, Rochefort. Le fils d’une résidente de l’Ehpad dénonce une “prise d’otage” et entame une procédure judiciaire parce que malgré les consignes gouvernementales, les visites y sont à nouveau interdites depuis plus d’un mois. La direction annonce un cluster de 35 malades testés positifs (19 résidents et 16 soignants).
France. Une aide-soignante en Ehpad a été licenciée de son CDI suite à son témoignage à visage découvert sur Envoyé Spécial dans une émission consacrée aux dérives dans les maisons de retraite. Elle a raconté les draps souillés, la solitude, l’abandon de personnes avec des difficultés cognitives pendant des heures… Alors qu’elle tente de retrouver du travail en interim, elle se rend compte que plus aucun établissement ne veut l’employer.
France. Suite à la mise en évidence de nouveaux “clusters”, souvent dans des entreprises qui n’ont pas instauré le port du masque comme les dernières dispositions sanitaires les y autorisent, et suite à l’augmentation globale et continue de nouveaux cas, de nouvelles mesures sont prises. Plusieurs régions sont à nouveau classées en rouge, ce qui permet aux préfets de prendre des arrêtés spécifiques (fermeture des bars et restaurants par exemple). Dans de plus en plus de quartiers de villes grandes et moyennes, le masque est obligatoire y compris en extérieur et on retourne à l’interdiction des rassemblements et manifestations de plus de dix personnes “qui ne garantiront pas le respect des mesures barrières”. De nombreux Ehpad sont reconfinés suite à la découverte de cas chez les soignants ou les résidents, les visites sont alors interdites et les résidents sont maintenus dans leurs chambres. Dans les lieux d’enfermement, comme les prisons et centres de rétention, en revanche, où les mesures restrictives n’ont jamais vraiment cessé, peu de mesures de protection sont prises alors que des cas sont détectés chez les détenus ou chez les forces de l’ordre.
France, Pulnoy (Meurthe-et-Moselle). Les 84 résidents d’un Ehpad sont à nouveau confinés avec “prise des repas en chambre, arrêt des activités d’animations et suspension des interventions extérieures”, y compris des visites, après la découverte de cinq personnels et 29 pensionnaires contaminés par le coronavirus et le décès d’un nonagénaire (qui ne doit pas compter dans les statistiques…). Selon le président de cet Ehpad, “seulement quatre personnes ont des symptômes, toutes les autres n’ont pas de symptômes”, et aucun pensionnaire n’a été hospitalisé. Par ailleurs, un “recensement des personnes ayant rendu visite aux résidents au cours des derniers jours, et des intervenants extérieurs qui se sont rendus dans l’établissement” a été organisé “afin de transmettre les coordonnées de ces ‘cas contacts’ potentiels à l’Assurance Maladie en charge du contact tracing”, a annoncé l’ARS. L’Ehpad, situé dans une commune de 5000 habitants, n’avait pas connu antérieurement de cas positifs chez les résidents et les salariés.
France. Le nombre de cas positifs dans les Ehpad est considéré comme un « signal préoccupant », et plusieurs Ehpad ont été reconfinés après la découverte de nouveaux clusters. L’incidence augmente de nouveau (+ 24 %) depuis la semaine du 13 juillet et le nombre de signalements est revenu au niveau observé à la mi-mai, après la levée du confinement, et progresse depuis trois semaines avec 62, 98, puis 105 cas. Les maisons de retraite, et en particulier les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), ont constitué près de la moitié des plus de 30 000 décès enregistrés en France depuis le début de l’épidémie. Entre le 6 et le 19 juillet, cinquante-neuf établissements accueillant des personnes âgées ont déclaré au moins un nouveau cas confirmé de Covid-19 parmi les résidents, mais aussi les personnels. Ces signalements s’observent dans des régions épargnées jusqu’ici. Mais les Ehpad s’estiment désormais armés pour affronter une éventuelle deuxième vague. Pourtant, on commence à peine à mesurer l’effet du confinement sur les patients : amaigrissement et affaiblissement qui a de nombreuses conséquences en terme de perte d’autonomie, de nombreux patients ont perdu la possibilité de marcher ou de se nourrir seuls parce que sans la vigilance de leurs proches, ils se retrouvent définitivement en fauteuil roulant ou nourri avec une assistance alimentaire, sans parler des pertes cognitives qui s’avèrent aussi définitives.
France, Monclar-de-Quercy (Tarn et Garonne). Le personnel de l’Ehpad des Trois lacs se met en grève contre son directeur qu’ils accusent de harcèlement à leur encontre. Les soixante salariés sont en grève. Ils dénonce sa manière de traiter les salariés mais aussi les résidents, le mépris qu’il exprime, parfois les insultes. Le personnel lui reproche aussi d’avoir détourné l’usage des caméras de sécurité, pour espionner les salariés en permanence, leur téléphonant chaque fois que quelque chose ne lui convenait pas. Les familles soutiennent cette protestation et considèrent que depuis la mise à pied du directeur le 3 juin le temps de l’enquête, la situation s’est quelque peu améliorée.
France, Le Mans. Une quarantaine d’aides à domicile ont manifesté devant la préfecture de la Sarthe au Mans. Elles ne comprennent pas pourquoi elles n’ont pas perçu une prime de 1.000 euros comme les infirmières ou les personnels des Ehpad par exemple, alors qu’elles ont pris les mêmes risques dans des conditions parfois plus difficiles encore (pénuries de matériel de protection sanitaire, conditions de travail rendue plus difficiles dans le contexte de l’épidémie).
Canada. Selon un bilan récent, 81 % des décès survenus pendant la pandémie de Covid-19 ont eu lieu dans Ehpad, soit près du double de la moyenne observée dans les pays de l’OCDE. D’après ce rapport, la pandémie “a révélé de nombreuses lacunes de longue date dans le système [de soins] qui ont causé des niveaux élevés de souffrance physique, mentale et émotionnelle pour les personnes âgées”.
France, Toulouse. Les deux infirmiers qui réclamaient des masques dans un Ehpad et qui avaient été mis à pied fin mars ont été définitivement licenciés. Ils sont accusés d’avoir instillé la peur parmi leurs collègues. L’un d’entre eux avait d’ailleurs dû sortir de l’Ehpad de La Cépière, géré par la société DomusVi, sous escorte policière, en plein milieu de son service. Ce n’est qu’après cinq semaines de crise sanitaire que les soignants ont pu porter des masques… Ils s’étaient aussi inquiétés du sort de cinq résidents, qui présentaient des symptômes de diarrhée, parfois associés à une infection au coronavirus.
Japon, Kumamoto. Alors que c’est la période des crues au Japon, une maison de retraite a été envahie par les eaux d’un fleuve en crue à Kuma, dans la région de Kumamoto. Quatorze personnes y ont été trouvées en “arrêt cardio-respiratoire”. Plus de 203 000 habitants des préfectures de Kumamoto et Kagoshima, sur l’île de Kyushu, dans le sud de l’archipel, ont reçu des recommandations d’évacuer leur domicile. L’armée est déployée pour l’évacuation des habitants. Les crues ont causé la mort de 57 personnes jusqu’a présent.
France. À en croire le communiqué publié le 1er juin par le ministère de la Santé, la situation dans les Ehpad serait presque revenue à la normale, en particulier pour ce qui concerne les visites. Après une période d’interdiction puis d’encadrement très strict, période interminable pour les résidents et leurs familles, le gouvernement annonce aujourd’hui « un assouplissement supplémentaire » en adéquation avec « le respect du libre choix des personnes désirant voir leurs proches ». Or la réalité est toute autres puisque la plupart des Ehpad gardent une stricte limitation des visites qui ne permet pas au résidents de renouer le contact avec leurs proches et qui empêche, de fait, quiconque d’entrer dans les structures. Beaucoup de proches de personnes en Ehpad constatent les nombreuses conséquences désastreuses de cet isolement pour la santé morale et physique des résidents (amaigrissement, dépressions, perte d’autonomie physique et psychique). Des proches craignent que beaucoup d’Ehpad n’en profitent pour faire perdurer certaines interdictions d’accès aux personnes extérieures (accès aux salles de repas ou aux chambres), ce qui laisserait les résidents à la merci d’une gestion bien souvent maltraitante.
Colombie. Le confinement des plus de 70 ans, qui devait être imposé pour près de six mois en Colombie, suscite des controverses. Beaucoup de personnes âgées, en particulier dans les quartiers pauvres, refusent de s’y plier, au point que la presse parle de “révolte des têtes grises”. L'”isolement préventif obligatoire” des plus de 70 ans a quand même été prolongé jusqu’à fin août, y compris dans les régions moins affectées où le confinement a été assoupli. Beaucoup des personnes âgées isolées sont très pauvres et comptent sur la mendicité pour survivre. Certains ont été emmenés de force dans des hospices, d’autres font semblant d’être plus jeunes qu’ils ne le sont pour ne pas se faire contrôler par la police, alors que contrevenir au confinement fait risquer une amende de 235 euros soit un mois du salaire minimum
France, Tonnay-Charente. On apprend dans la presse que seize résidents sont morts du Covid 19 dans un Ehpad de la ville, sans que les chiffres soient remontés par l’ARS (les autorités locales l’ont elles-mêmes appris par la presse alors que ce “cluster” constitue un tiers des décès constatés dans le département), aucune information n’ayant filtré de l’établissement après les tests des résidents et du personnel (onze salariés et deux résidents déclarés positifs). Il est à craindre que les lieux enfermés pendant le confinement soient touchés en décalé et que les informations ne soient pas toujours diffusées. Les familles, par exemple, n’ont accès qu’aux informations concernant leur proche et ne peuvent pas savoir combien de personnes ont été testées positives, combien sont malades et combien sont décédées dans chaque établissement.
France. Dans la deuxième phase du déconfinement détaillée par le gouvernement, la situation reste inchangée dans les ephad, c’est-à-dire des visites très contraintes à un rythme qui ne permet pas de renouer véritablement le contact, et toujours pas de possibilité pour les proches de pénétrer dans les établissements.
France. Des salariés du groupe KORIAN, groupe de gestion d’Ehpad gravement mis en cause dans sa gestion désastreuse de la crise sanitaire (avec plusieurs plaintes en cours), se mettent en grève pour protester contre les tours de passe-passe de la direction au sujet des primes promises aux soignants. Les grévistes affirment leur soutien aux résidents.
France, Dunkerque. Les visites dans les Ehpad sont autorisées depuis le 22 avril, mais, comme pour les parloirs en prison, la situation n’est pas revenue à la normale, ni en terme de conditions, ni en terme de fréquence, avec une visite par mois la plupart du temps, ce qui signifie qu’à ce jour les proches n’ont pu voir les résidents qu’une seule fois. Des “parloirs” ont été installés sous des formes variées dans les établissements. A Dunkerque, il s’agit d’une bulle en plastique qui sépare les résidents de leur proche dans le hall d’entrée.
France. Entre le 17 et le 19 mai, le bilan de la direction générale de la santé pour les Ehpad a fortement augmenté, puis diminué de 342 décès. En vingt-quatre heures 483 décès liés au Covid-19 étaient signalés, dont 429 dans les Ehpad. e bilan du lendemain voyait a résurrection de 342 personnes. La cause serait une erreur de saisie pour les Ehpad d’Ile de France. « Un très gros groupe d’Ehpad nous a annoncé beaucoup trop de morts dimanche », confirme l’ARS-IDF, en parlant du groupe Korian mis en cause à plusieurs reprises pour sa gestion désastreuse de l’épidémie dans ses établissements où les décès se comptent par dizaines dans chaque lieu. AU moins 71 plaintes ont été déposées par des proches, et leurs avocats demandent que toutes les plaintes soient regroupées dans un même tribunal, à Marseille, qui, avec Paris, est la seule juridiction à disposer d’un pôle spécialisé dans la santé.
#0756 Source Le Monde du 22 mai et l’Humanité du 23 mai
France. Les mesures concernant le déconfinement pour les personnes handicapées vivant dans des établissements médico-sociaux ont été annoncée par le gouvernement, 5 jours après le 11 mai. Comme en prison et dans les Ephad, le déconfinement se limite quasiment à un effet d’annonce dans ces institutions. Les visites comme les sorties individuelles et collectives sont annoncées comme possibles, mais de nombreuses restrictions rendent ces activités presque irréalisables. Les contacts avec l’extérieur risquent de rester trop limités pour qu’un lien réel se reconstruise, alors que les patients n’ont pas vu leurs proches depuis deux mois. La responsabilité pratique des mesures pour respecter ces restrictions est laissée aux établissements, qui craignent d’être tenus pour responsables d’une contamination. Les retours en famille le week-end sont progressivement autorisés mais seulement après échange avec la famille afin de s’assurer de l’absence de symptômes ou cas contact. A leur retour, les personnes accueillies et leurs accompagnants feront l’objet d’une prise de température frontale et d’un questionnement adapté pour analyser tout risque éventuel de contamination. Une soignante affirme que « les protocoles sanitaires sont très durs à appliquer avec des adultes sévèrement handicapés », pour qui le port du masque est, selon elle, « d’une violence inouïe ». La présidente d’Autisme France déplore par ailleurs des « propositions choquantes » de la part de certains directeurs, comme l’exigence de tests pharyngés après chaque aller-retour, « ce qui peut être très invasif pour une personne autiste, par exemple, et donc traumatisant et qui ne servirait, de toute façon, à rien ». Les personnes en situation de handicap qui auront été détectées positives au Covid-19 devront rester en quarantaine, soit chez elles, soit dans leur établissement s’il s’agit de leur lieu d’habitation, soit dans un hôtel si nécessaire. Leur entourage sera également dépisté. Les “brigades Covid” bénéficieront si besoin d’un appui médico-social pour adapter leur intervention. Beaucoup de familles craignent la contamination et les effets de ces dispositifs d’éloignement, et préfèrent limiter les contacts avec leurs proches, d’autant plus au vu des informations qui ont largement circulé concernant le tri des malades en réanimation.
France, Anjou. RCF Anjou donne, depuis 1996, la parole aux proches des détenus de la maison d’arrêt d’Angers pour permettre d’autres contacts que les parloirs entre extérieur et intérieur des prisons. La radio ouvre désormais son antenne aux proches des résidents des Ehpad, avec parfois plus de cinquante appels sur le temps de l’émission. Désormais, cette radio locale le fait aussi pour les familles des résidents des maisons de retraite de la région que la pandémie prive cruellement de visites. En effet, les résidents de ces établissements souvent affectés de pathologies dégénératives qui affectent leur mémoire ont été totalement privés de visites de début mars à partir du 19 avril, ce qui risque de les couper irrémédiablement de leurs proches et ont été totalement livré à la gestion des institutions. Comme la plupart des mesures du déconfinement, “l’autorisation des visites” est surtout un effet d’annonce : elles n’ont lieu que de manière exceptionnelle, toutes les trois semaines ou tous les mois, et de manière très contraintes, ce qui ne permet pas de renouer le contact.
France. Une nouvelle enquête portant sur 550 000 salariés du secteur de la santé montre que ces derniers ont onze fois plus de chance d’être contaminés par le Covid19 que le reste de la population, ce qui est assurément dû au manque de matériel de protection, ainsi qu’à la rapidité avec laquelle les soignants malades sont renvoyés au travail. Les autorités françaises ne communiquent pas sur les chiffres globaux des soignants malades depuis le début de l’épidémie, alors que l’Assistance publique Hôpitaux de Paris (APHP) publie régulièrement ses statistiques de professionnels infectés. Au pointage du 20 avril, l’APHP annonçait 4 275 professionnels de l’APHP qui ont été ou sont atteints de Covid19, sur 100 000 personnels, dont la moitié de soignants. Ils étaient 3 800, huit jours plus tôt. . Plus de la moitié des soignants qui ont répondu à l’enquête font aussi état de personnels que l’on a contraints à travailler alors qu’ils étaient porteurs du virus et les délais d’éviction d’un soignant positif au Covid sont désormais de sept jours seulement après le début des symptômes et de deux jours après la fin des symptômes, ce qui est beaucoup trop court pour éviter une propagation du virus.
France. La pénurie de tests perdure et entrave localement la mise en place de plans de dépistages préventifs, en particulier dans de nombreux Ehpad. Plusieurs ARS font aussi une interprétation étrange des directives nationales et refusent le dépistage systématique des personnels, même lorsqu’un cas de Covid19 a été confirmé dans l’établissement. L’ARS interdit aux Ehpad de contacter eux-mêmes les laboratoires de biologie de leur territoire pour passer directement commande, dans l’optique de gérer elle-même à moindres frais la pénurie. Dans les courriers administratifs, la pénurie de tests qui rend impossible la mise en place concrète des annonces du gouvernement, est camouflée derrière des litotes : on y parle d’« optimisation » ou d’« harmonisation » pour justifier les refus.
Espagne. Les informations sur les décès dans les ehpad sortent au compte goutte, sans véritable bilan national. Ces décès ajouteraient environ un tiers au nombre total des morts. Dans beaucoup d’établissement, le bilan est catastrophique, on apprend par exemple aujourd’hui dans la presse qu’à Nuestra Señora del Carmen, au nord de Madrid, 71 pensionnaires morts depuis le début de l’épidémie.
France, Albigny-sur-Saône. 55 personnes sont mortes du Covid dans un hôpital gériatrique. Le maire dénonce le manque de moyens de protection auquel le personnel a dû faire face.
France. Le géant des Ehpad privés Korian est remis en question et attaqué en justice sur sa gestion de la crise du Covid-19, avec, à la date de dimanche soir 26 avril, 606 victimes du virus parmi les résidents de ses 308 maisons de retraite médicalisées. Le nombre de décès chez Korian pose la question d’une éventuelle “surmortalité » liée à une mauvaise gestion sanitaire, et de nombreuses plaintes ont été déposées. Face à la pression médiatique et judiciaire, Korian renonce à verser ses dividendes à ses actionnaires, ce qui ne rend la vie à personne !
France, Livry-Gargan. Une soignante de l’Ehpad Emile Gérard révèle que dans le 93 : “le Samu a refusé de prendre des résidents en réanimation”. Elle confirme donc l’effectivité de la circulaire du ministère de la santé du 19 mars révélée par le « Canard Enchaîné » qui appelle les hôpitaux à limiter l’accès des personnes « fragiles » à la réanimation.
France, La Châtre. Les personnels soignants des ehpad Jean-Louis-Boncoeur et la Petite Fadette reçoivent une facture leur demandant de payer de leur poche pour les tests Covid19 qu’il ont dû passer. Ils ont reçu chacun une facture de 66, 78 €.
France. Beaucoup d’ehpad refusent d’autoriser les visites des résidents. Elles sont désormais autorisées par le gouvernement mais les directions de nombreux ehpad s’appuient sur l’absence de directives de l’ARS, instance qui a déclaré leur interdiction, pour ne pas les organiser. Pourtant l’absence de tout contact avec leurs proches met les résidents dans une détresse psychique qui risque d’avoir de lourdes conséquences.
Espagne. La presse révèle que les décès du Covid19 dans les Ehpad ne sont pas pour l’instant sérieusement comptabilisés dans les décomptes officiels. Les estimations fournies par les régions autonomes, qui en assument la gestion, montent à près de 12 000 pensionnaires qui seraient morts du Covid19 dans ces centres depuis le 8 mars. Des « chantage et menaces » ont été rapportés par une soignante de la résidence Orpea Loreto, à Madrid, qui assurait avoir recensé 16 morts depuis le 8 mars dans l’Ehpad où elle travaille, pour un seul décès de Covid19 alors reconnu par le centre. Début avril, la région de Madrid a d’ailleurs pris le contrôle de treize centres privés se trouvant dans « une situation critique ». La région de Valence a fait de même avec le centre Domus Vi d’Alcoy au sujet duquel des proches de résidents se sont plaints de n’avoir aucune information.
France. La presse révèle une note du 19 mars dans laquelle le gouvernement suggère de limiter fortement l’admission en réanimation des personnes les plus fragiles. L’application de cette consigne est visible dans les chiffres : à Paris, au 21 mars 19% des patients admis en réanimation avaient plus de 75 ans, ils n’étaient plus que 7% le 5 avril, et pour les plus de 80 ans, le taux est passé en quinze jours de 9 à 2%, alors que dans le même temps l’épidémie a explosé dans les tranches d’âge élevées.
France, Toulouse. Deux infirmiers ont été mis à pied fin mars d’un Ehpad de Toulouse car ils réclamaient des masques. Ils expliquent avoir froissé leur hiérarchie en réclamant régulièrement des protections pour soigner des cas suspects de Covid-19. L’un d’eux a dû quitter son poste en plein service, escorté par la police. “Ils nous reprochent d’être allés à l’encontre des préconisations installées par le groupe, d’instiller la peur chez les soignants et les résidents.” Un troisième infirmier de cette structure a démissionné.
France, Paris. Dans un ehpad à Paris, on demande aux soignants de ne pas porter de masques et on n’informe pas les proches pour ne pas les inquiéter… Une plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui » est déposée contre un ehpad parisien, Les Parentèles de la rue blanche, dans le 9ème arrondissement, où une infirmière avait démissionné en informant les familles par une lettre des raisons de sa décision. « C’est une hécatombe qu’on cache aux familles, la direction ne donne pas le nombre de disparitions, aucun des parents ayant perdu un proche depuis début mars ne sait de quoi il est décédé », affirme l’une des personnes qui est à l’origine de cette plainte. « Sur 65 résidents début mars, 20 sont morts, accuse-t-elle. Jusqu’au 10 avril, la direction n’annonçait officiellement que trois cas de décès à cause du Covid-19, chaque famille concernée pensait que son mort était l’un de ces trois cas. »
France. Les visites sont désormais possibles dans les Ehpad, qui doivent s’organiser pour qu’elles se fassent dans des conditions sanitaires satisfaisantes. De nombreux soignants ont alerté sur les conséquences parfois désastreuses d’un confinement total pour la plupart des résidents et sur l’urgence du rétablissement d’un contact des résidents avec leurs proches. Néanmoins, prenant au mot le ministre qui a annoncé que ces visites se feraient “à la demande des résidents”, certains Ehpad ne les autorisent que sur la demande explicite du résident, ce qui est complètement absurde pour des personnes avec des maladies dégénératives qui les rendent parfois aphasiques ou conduisent à des pertes de mémoire importantes.
France, Quiberon. Le confinement du personnel de l’Ehpad de Quiberon dans lequel 25 personnes sont enfermées depuis le 6 avril avec les résidents s’arrête dimanche, faute de personnel volontaire, selon la direction, et pour non-respect du Droit du travail, selon les syndicats.
France, La-Membrolle-sur-Choisille. Face à l’annonce d’un prolongement du confinement pour les personnes âgées, les résidents d’un ehpad protestent en écrivant leur indignation sur des panneaux de carton. « Nous savons nous exprimer. C’est ce que semblent oublier quelques personnes. »
Canada, Dorval. Forte indignation dans le pays à la découverte d’une situation cauchemardesque à Herron, résidence pour personnes âgées située à Dorval près de Montréal qui a été laissée plusieurs jours complètement à l’abandon. 31 personnes y sont mortes du Covid en quelques semaines, le reste des pensionnaires n’y est plus nourri, ni soigné, ni changé. Le personnel aurait déserté le lieu par peur d’attraper le virus. Les forces de l’ordre ont découvert une scène de désolation : patients sans nourriture depuis plusieurs jours, des couches qui débordent d’excréments, des malades gisant au sol après une chute, deux personnes retrouvées mortes dans leur lit. Le Premier ministre du Canada a annoncé l’envoi de 125 membres des Forces armées pour aider le personnel des CHSLD de la province. Le Québec comptait vendredi soir 688 morts du coronavirus, soit la moitié du bilan national de 1.354 décès.
France. Début des opérations de dépistage massif des personnes vulnérables dans les ehpad. Ces dépistages des pensionnaires et des soignants deviennent systématiques, mais les établissements n’informent que les proches du résident concerné, sans informations générales sur la situation de l’établissement où il se trouve.
France, Les echelles. Un robot, ou “service de télé-présence Beam”, autrement nommé “Gégé”, a été prêté à l’Ehpad Résidence Béatrice par la région Auvergne-Rhônes-Alpes pour la durée du confinement. Il est supposé permettre “aux résidents de rester actifs et de maintenir leurs relations malgré le confinement”… Il s’agit d’un écran sur roulettes qui déambule dans l’Ehpad et à travers lequel il est possible de s’adresser aux résidents depuis l’extérieur. Déjà que skype peut être très déroutant pour des personnes qui ont des difficultés cognitives, on se demande bien comment ce visage sur un écran sur roulettes pourrait relier qui que ce soit !
France. Dans de nombreux ehpad, les personnels constatent un amaigrissement important des résidents, lié au confinement en chambre et au manque de personnel pour s’assurer que les personnes mangent effectivement ce qui leur est apporté. La situation devient inquiétante et une supplémentation en protéines est parfois mise en place. On voit là un des premiers effet collatéral, dangereux à relativement court terme, de la gestion de l’épidémie dans les ehpad.
France. Le conseil d’Etat rejette un recours des syndicats qui demandaient un dépistage généralisé et le port obligatoire du masque dans les Ehpad, au motif que « L’Etat fait déjà beaucoup et n’aurait pas les moyens de faire plus. »
France. Alors que la situation semble se stabiliser ou s’améliorer un peu au niveau des malades hospitalisés, le nombre de malades et de décès dans les Ehpad augmente notablement. 41 657 personnes âgées en Ehpad et en établissements médico-sociaux (EMS) sont considérés comme porteurs de symptômes du Covid19, soit presque 2000 de plus que le jour précédent, et 6524 décès soit 924 de plus que la veille. Les Ehpad comptent ce jour pour 40% de la mortalité globale en France.
France, Merville. La direction de l’Ehpad de la ville décide d’autoriser à nouveau les visites des proches des résidents en extérieur et avec des précautions sanitaires. Ce sont des aides-soignantes de l’EHPAD qui ont alerté sur la situation de délaissement des résidents : « on a vu des résidents qui avaient un syndrome de glissement, explique Perrine Poulain, cadre de santé. Des personnes âgées qui n’ont plus leurs repères et refusent de s’alimenter. » « On s’est dit qu’on allait les sauver du Covid mais les perdre autrement », explique Jean-Luc Puthoste, médecin coordinateur de la maison de retraite.
France, Bouër (Mayenne). Des soignants du personnel d’un ehpad dorment dans un camion devant leur lieu de travail. « Je trouve ça bien d’être semi-confinée auprès des résidents. Ça limite la propagation du virus (…) et ça limite aussi la fatigue parce qu’il faut savoir que, maintenant, on fait des journées de 12 heures », explique Isabelle Communeau, aide-soignante.
France. Les visites dans les ehpad pourraient être rétablie, avec nombre de mesures (espace aéré, 3m d’écart, 30 min maximum) dans les semaines à venir.
Royaume-Uni. Les statistiques de mortalité du COVID-19 au Royaume-Uni n’incluent pas, à ce jour, les victimes du virus dans les ehpad ou ailleurs que dans les hopitaux.
Royaume Uni. Les représentants des maisons de retraite au Royaume-Uni ont lancé mardi un cri d’alarme sur la situation de leurs établissements, dénonçant de nombreuses “morts silencieuses” qui ne sont pas prises en compte dans les bilans officiels, ainsi qu’un manque d’équipement de protection pour les résidents et les soignants. La fédération Care England ayant évoqué la semaine dernière un millier de morts. Une étude réalisée dans cinq pays, Royaume-Uni non inclus, indique que près de la moitié des victimes du virus se trouvent dans les maisons de retraite : selon les données recueillies par une équipe de la London School of Economics en Italie, Espagne, Irlande, Belgique et France, entre 42 et 57 % de l’ensemble des décès liés au virus concernaient des résidents de maisons de retraite (ces chiffres étant bien au dessus que ce que ces pays annoncent).
France. Le groupe Korian, gestionnaire d’un grand nombre d’Ehpad et mis en cause pour l’absence de sérieux dans la gestion des risques sanitaires, a enregistré jusqu’à ce jour 356 décès en lien avec le coronavirus dans ses maisons de retraites en France
France. Dans un article qui fait le point sur la manière dont s’est déroulé le confinement et la crise sanitaire dans les foyers pour personnes handicapées, on apprend entre autre qu’une directive proposait de placer sous sédatifs les résidents malades confinés sur place s’il n’était pas possible de leur faire respecter le confinement. Par ailleurs, on peut lire aussi qu’au sein des foyers de l’Oise, des personnes sont « décédées à l’hôpital après avoir été accueillies là-bas » sans préciser s’il s’agit d’encadrants ou d’handicapés. « Je ne vous en dirais pas plus, je ne suis pas habilitée » poursuit la personne interrogée. Comme dans les Ehpad, il est très difficile, en particulier pour les proches, de savoir ce qui se passe globalement dans les structures où leurs proches sont confinées et le personnel a la consigne de ne pas divulguer ces informations. L’Unapei, la première fédération française d’associations de défense des intérêts de personnes handicapés mentale, a publié un communiqué face aux premiers cas graves et aux décès, fustigeant le Samu, pour qui « le niveau d’autonomie et de dépendance devient un critère d’admission ou non à l’hôpital » et un directeur de foyer affirme qu’il a été demandé ” de ne pas leur envoyer les personnes malades pour soulager les hôpitaux”. D’autre part, plus encore que les hôpitaux ou les Ehpads, le secteur du handicap a été fortement touché par le manque de matériel de protection sanitaire. Dans un autre communiqué fin mars, l’Unapei a dénoncé que 1.500 des « foyers de vie et d’hébergement » qu’elle gère ne sont pas répertoriés sur les listes des agences régionales de santé (ARS). « Ces foyers internalisés ne sont donc pas approvisionnés en matériel de protection », écrit l’association.
France, Tarn. Une femme de 79 ans prend une amende pour être venu saluer son mari de 93 ans depuis les pelouses extérieures d’un Ephad. Tous les jours elle vient lui écrire un mot sur une ardoise qu’elle tend devant se fenêtre. L’amende sera toutefois annulée quelques jours plus tard, sans doute face à la publicisation de cette verbalisation honteuse.
France, Paris. “Le SAMU ne vient pas dans les EHPAD. Le SAMU dit qu’il ne peut pas, qu’il n’a pas les moyens. Les malades restent alors dans leurs chambres et meurent sans soins” déclare le 1er adjoint à la Mairie de Paris.
France, Mougins. La tragédie annoncée à l’EHPAD “La Riviéra” de Mougins est en cours :34 personnes y sont mortes à ce jour. Parmi les personnes survivantes, 33 sont atteintes par le virus. Cet établissement est géré par le groupe Korian fortement mis en cause pour son absence de réaction et de protection des résidents et du personnel, ainsi que de l’absence d’information des familles. Le premier décès a lieu le 15 mars et pendant quinze jours, les personnes âgées meurent en silence à La Riviera. Rien ne filtre du drame qui se joue à l’intérieur. Jusqu’à ce que Nice Matin, alerté par des riverains, mène l’enquête et se fasse confirmer par l’ARS des informations sur le nombre de décès…
France, Mulhouse. Une aide-soignante, âgée de 48 ans et mère de trois enfants, qui travaillait à l’Ehpad Korian La Filature à Mulhouse, est décédée dans la nuit de lundi à mardi. Bouleversés par ce drame, trois de ses collègues ont voulu témoigner. « Pour le 1er et le 2e étage, là où soi-disant, il y a les malades du Covid, on a une surblouse pour la journée et deux masques FFP2. Mais le souci, c’est que les résidents contaminés du 3e, 4e et 5e étages, ils attendent d’abord qu’ils aient 38-39 de fièvre avant de les descendre. Les filles qui sont dans les étages, elles sont confrontées au Covid sans équipement. Quand on demande à la directrice pourquoi, elle nous dit qu’elle n’en a pas suffisamment et qu’il faut en garder pour les filles du 1er et du 2e. Toute la maison est infectée. Même si la majorité des cas sont rassemblés au 1er et au 2e. Tous les personnels devraient être équipés à tous les étages. La situation est terrible et personne ne nous écoute. »
France. Le gouvernement annonce une campagne de dépistage auprès des “personnes vulnérables” concernant principalement les EHPAD. Les autres enfermés du confinement en feront-ils partie ?
#0069 Trouvé sur le compte twitter du journal Le Monde
Allemagne, Brunswick. Une femme de 101 ans s’échappe de sa résidence pour personnes âgées pour fêter l’anniversaire de sa fille. La centenaire a pu s’échapper lundi après-midi en empruntant la sortie de secours, a précisé la police de Brunswick, ville du nord du pays, dans un communiqué. Retrouvée errant dans la rue par une patrouille de police, elle a commencé par nier vivre dans cette résidence située à proximité, affirmant habiter chez sa fille.
France, Paris. La mairie de Paris prend l’initiative de lancer une campagne de tests de dépistage dans les EHPAD de son secteur. Plus de 2000 décès du COVID19 sont comptabilisés aujourd’hui dans ces structures. Il s’agira de dépister les résidents et le personnel.
France, Belfort. La direction d’un EHPAD, situé près de Belfort, a été écartée par le département et l’agence régionale de santé (ARS). En cause, une gestion jugée trop légère face à l’épidémie. Deux visites de contrôle ont été réalisées en mars, mais l’établissement dénombre désormais 17 victimes. Les 115 résidents n’auraient pas été suffisamment confinés. L’établissement était dirigé par une association évangélique, Servir, qui n’a pas répondu aux sollicitations de la presse. Beaucoup craignent une hécatombe dans cet Ehpad. Selon le département, cinq résidents seraient entre la vie et la mort, tandis qu’une vingtaine d’autres présenteraient les symptômes du Covid-19.
France, Mougins (Alpes Maritimes). La famille d’un résident de l’EHPAD “La Riviéra” tenue par le groupe KORIAN porte plainte après son décès alors que 29 personnes sur 110 sont décédés du COVID19 depuis le début de l’épidémie, sans qu’aucune mesure de dépistage du personnel ou des pensionnaires n’ait été mise en place. Le maire envisage de réquisitionner un hôtel pour y évacuer les résidents valides.
France, Grand Est. La comptabilisation des morts dans les Ephad tarde à venir au niveau national, mais on sait déjà que dans le Grand Est il fat aujouter 50 pour cent au décompte des décès, soit 570 personnes sur 1696.
France, Ile de France. Depuis le début de la crise du coronavirus, 29 personnes âgées ont trouvé la mort dans les 15 Ehpad gérés par la Ville de Paris. Hier, la municipalité recensait 223 personnes malades du virus sur 2000 pensionnaires. Par ailleurs, chez le personnel, il manque une centaine de personnes (garde d’enfants, maladie) ce qui complique le fonctionnement des structures. Le préfet de la région Ile-de-France et préfet de Paris, Michel Cadot, sur proposition de la présidente LR de la région, Valérie Pécresse, vient de décider de réquisitionner le lycée Guillaume-Tirel pour “héberger et confiner dignement des personnes vulnérables et contribuer au desserrement des centres d’hébergements d’urgence franciliens”. Le lieu pourra accueillir une cinquantaine de personnes.
France, Saint Denis. Hausse de 63 pour cents de la mortalité en Seine Saint Denis. Les entreprises de pompes funèbres contactées par l’AFP évoquent de « nombreux cas de morts à domicile et dans les maisons de retraite ».
France. Les premiers chiffres annoncés comme “encore partiels” des décès en comptabilisant les décès dans les EHPAD sont donnés par le ministère : 16638 cas et 884 décès, la région Grand Est est particulièrement touchée avec 411 EHPAD dans lesquels la présence du virus est avérée sur 620 établissements (soit 66 %).
France, Valdoie. L’affaire de la Rosemontoise, ehpad de Valdoie près de Belfort éclate dans la presse. Le virus a coûté la vie à dix sept de ses résidents, et l’hécatombe s’est poursuivie par onze nouveaux décès pendant le mois d’avril. L’établissement devient le premier en France placé sous tutelle dans le cadre d’une procédure d’urgence sanitaire.
France. Le gouvernement affirme vouloir aller vers « un isolement » en chambre individuelle de chacun des pensionnaires des Ehpad et décide d’intégrer les décès survenus dans ces établissements dans les statistiques officielles.
France. Le Gouvernement recommande très fortement aux directrices et directeurs d’EHPAD de renforcer les mesures de protection prévues par les premiers décrets de confinement, même en l’absence de cas suspects ou confirmés au sein de l’établissement. Dans le cadre de leur pouvoir d’organisation de leur service, les directrices et directeurs peuvent ainsi, après analyse avec le personnel soignant de l’état de santé des personnes et des risques encourus, décider d’une limitation des déplacements des résidents au sein de l’établissement, allant de l’interdiction des activités collectives et des prises de repas collectives à une limitation de l’accès aux espaces communs y compris les ascenseurs, jusqu’à un confinement individuel en chambre.
France, Alsace. “Les patients de plus de 80 ans, de plus de 75, certains jours même de plus de 70 ans ne peuvent plus être intubés car nous manquons tout simplement de respirateurs” regrette Brigitte Klinkert, présidente du Conseil départemental du Haut-Rhin. En Alsace, sans fard, la gestion donne à voir la réalité du tri qu’elle opère : les patients atteints de convid19 bénéficiant de soins intensifs sont sélectionnés en fonction de leur âge.
France. Plusieurs quotidiens relayent l’inquiétude qui monte à propos du nombre de morts dans les EHPAD, qui ne sont pas comptabilisés dans les chiffres de la mortalité liée au COVID19 qui sont diffusés quotidiennement, ainsi que les morts à domicile.
France, Mansle (Charente). Une partie du personnel d’une maison de retraite reste enfermé en permanence avec les 57 résidents dont aucun ne présente de symptôme du COVID19. Le directeur et 17 des salariés affirment dans la presse avoir décidé de rester confinés sur leur lieu de travail. Plusieurs autres EHPAD expérimentent cette situation.
France. Le gouvernement décide que les résidents des Ephad seront confinés individuellement dans leur chambre, alors que les moyens humains font défaut et que les moyens nécessaires pour que la sécurité sanitaire des établissement soit envisageable ne sont pas distribués (masques, liquides de désinfection, etc.)
France. Premières annonces officielles concernant les décès dus au Covid19 dans les Ehpad. L’Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est et la préfecture des Vosges ont annoncé hier la mort de vingt résidents d’un Ehpad de Cornimont (Vosges) « en lien possible avec le Covid-19 », depuis le début de l’épidémie. A Thise (Doubs), près de Besançon, quinze résidents d’un Ehpad sont décédés depuis le dépistage des premiers cas le 5 mars. « Vingt-cinq résidents sur 70 ont de la fièvre et sont confinés dans leur chambre selon le maire », rapporte France 3 Bourgogne Franche Comté. A Saint-Dizier (Haute-Marne), ce serait treize personnes qui seraient mortes, selon un le média local PTV. Dans Le XIIe arrondissement de Paris, l’Ehpad Rothschild compterait une cinquantaine de cas confirmés et aurait déploré cinq décès. A Mauguio (Hérault), près de Montpellier, la presse locale faisait également état de cinq décès depuis le 10 mars, ainsi que d’une cinquantaine de cas suspects parmi les résidents. Dans l’Aisne, la presse faisait part d’un décès à l’Ehpad de la Mèche d’argent, à Coucy-le-château. Les principales fédérations du secteur (Fédération hospitalière de France, Fehap, Synerpa, AD-PA…) avaient adressé vendredi à Olivier Véran un courrier alarmiste, expliquant que l’épidémie « pourrait se traduire par plus de 100 000 décès dans l’éventualité d’une généralisation que nous n’osons imaginer » mais « qui n’est cependant pas exclue, en l’état actuel de notre organisation ».
Espagne, La Linea de la Concepcion. Dans le sud du pays, des incidents ont eu lieu au passage de plusieurs ambulances transportant des personnes âgées atteintes du coronavirus. Les ambulances transportant 28 personnes âgées atteintes du coronavirus vers une résidence où elles devaient être prises en charge ont été caillassées. “Plusieurs jeunes se sont rassemblés dans la ville pour empêcher l’arrivée du convoi d’ambulances qui amenait les personnes âgées”, selon la police. “Ils ont lancé des pierres et insulté les ambulances à leur passage et ont mis une voiture en travers de la route pour empêcher leur passage’, a ajouté la police qui a interpellé deux personnes de 32 et 25 ans. “Les agents ont dû établir un périmètre autour de la résidence pour contrôler un groupe d’une cinquantaine de personnes”, a ajouté la police, selon laquelle deux engins explosifs artisanaux ont été lancés sur les forces de l’ordre et des poubelles ont été brûlées.
France. Chaque jour depuis le début du confinement, le Directeur général de la Santé, le Professeur Jérôme Salomon, fait un point sur la propagation de l’épidémie du Covid-19 en France, égrainant en particulier le nombre de morts quotidien. Le vendredi 20 mars, il précise que les chiffres annoncés concernaient uniquement les décès “en milieu hospitalier”, tandis que la presse et des témoignages de soignants faisaient chaque jour état de décès constatés dans les EHPAD et non comptabilisés, dans des proportions inquiétantes.
#0032 Source : L’Humanité du 20/03/2020, “Ephad – Chroniques d’une catastrophe annoncée”
France. Le “Plan Bleu”, créé suite à la canicule de 2003, est activé dans les EHPAD. La mise en place est progressive et décidée au niveau régional en liaison avec les directeurs des structures d’accueil des personnes âgées. Ce “Plan Bleu”, qui accompagne le “Plan Blanc” dans les hôpitaux, prévoit des renforts de personnels et un réapprovisionnement de matériel sanitaire (qui tardera à venir, voire ne viendra pas…), et surtout la limitation des visites (qui deviendra très vite interdiction totale). Certains EHPAD se ferment dès cette date aux proches des résidents, d’autres limitent les visites à une après-midi par semaine, parfois avec interdiction d’entrée des enfants.
France. Le Gouvernement transmet aux établissements médico-sociaux accueillant des personnes âgées et handicapées une conduite à tenir prévoyant notamment qu’en cas d’apparition de cas suspect ou confirmé de malades du COVID 19 au sein des établissements, des mesures d’organisation internes doivent être adoptées immédiatement : structuration d’un secteur dédié et isolé pour les résidents concernés ; si le bâtiment ne le permet pas, organisation d’un confinement des résidents en chambre.
France. Le gouvernement décide de la suspension intégrale des visites de personnes extérieures à l’établissement dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées (EHPAD, USLD, résidences autonomies, résidences services) et les établissements d’hébergement pour personnes en situation de handicap.
France. Début mars, quelques EHPAD commencent à limiter ou interdire les visites des proches et à renforcer les mesures de désinfection. La décision est alors prise par les directeurs des structures.